Une simple visite de prévention 2/2

autor: Laura

PARTIE 2.
[…]
17h00.
Je n’arrête pas de penser à lui depuis ce matin. Pourquoi il m’obsède ainsi? Je zappe sur toutes les chaînes, il n’y a rien d’intéressant à cette télé de merde!
Pfff… Qu’est ce qui m’arrive?
J’éteins la télévision et me lève. Je vais manger, ma connerie passera peut-être…
Je me prépare un café, attrape un paquet de biscuits et m’installe à table. Je n’ai pas faim. Je n’ai déjà rien avalé à midi, j’exagère. C’est pas comme si on m’avait annoncé que j’avais un cancer!
Je trempe le biscuit dans le café, trop longtemps, la partie mouillée tombe dans le fond de la tasse. Je déteste ça. Et puis de toute façon je n’ai pas faim. Je me lève, décidé à aller jouer de la guitare, lorsque le téléphone sonne.
Je me précipite dans le salon et décroche.
– Allô? Je demande.
– Monsieur Kaulitz?
– Oui.
– C’est le docteur Trümper. Hein! Que… Qu’est ce qu’il m’appelle là…
– Ah?
– Excusez moi de vous déranger, mais en faisant les comptes j’ai vu que vous n’aviez pas signé le chèque. Explique t-il. Olala, la honte.
– Si vous pouviez passer au cabinet demain. Poursuit-il.
– Je peux venir maintenant si vous voulez… Je… Vraiment désolé. Dis-je.
– Si ça ne vous dérange pas… Je suis au cabinet jusquà 18h00. Dit-il.
– Très bien… J’arrive.
– Merci.
– Merci à vous. Nous raccrochons.

C’est bizarre la vie quand même… Comment ai-je pu oublié de signer ce chèque… On dirait que je l’ai fait exprès. C’est trop con.
J’attrape mes clés, mon porte-feuille et sors en vitesse. Je vais avoir l’air ridicule à venir seulement pour signer un chèque. Je suis nul !
Je monte dans la voiture, direction docteur Trümper. Il doit vraiment me prendre pour un crétin. Mais c’est lui aussi qui m’a troublé!
Et d’ailleurs, pourquoi il me trouble comme ça? Ce n’est pas normal. C’est un mec! Je ne peux pas être attiré par un mec. Je n’ai jamais été attiré pas un mec auparavant. Alors pourquoi lui? Pourquoi ce spécialiste des cancers du côlon, de la prostate et du rectum?
Je me gare au même endroit que ce matin, descends de la voiture et m’empresse d’arriver au numéro 10 où un beau gosse m’attend.
Finalement, je n’ai jamais eu l’occasion d’être attiré par un mec… Je suis peut-être gay et je ne le sais même pas.
Je sonne et entre dans la salle d’attente vide. Tout de suite, la porte du cabinet s’ouvre.
– Tom Kaulitz? Sa voix me fait frémir.
– Oui. Je me tourne vers son magnifique visage.
– Merci d’être venu aussi vite. Dit-il.
– Je… C’est normal… Je suis débile. Excusez moi… Bafouillè-je.
– Entrez. Je le suis, il s’installe une nouvelle fois derrière son bureau, je m’asseois en face de lui. Il me tend le chéque et un stylo.
– D’habitude je vérifie toujours, mais là, je n’y ai pas pensé… Merci. J’ai eu peur d’être tombé sur un voleur. Sourit-il.
– Vous ne me faites pas confiance? Je demande en lui remettant le bout de papier, signé, cette fois ci.
– Je ne vous connais pas assez. Dit-il en le rangeant.
– On pourrait faire d’avantage connaissance, devant un verre par exemple. Oula! Qu’est ce qui me prend d’être aussi entreprenant moi. Trümper paraît surpris.
– Je… Normalement, j’évite avec mes patients. Bafouille t-il.
– Dites vous que je ne suis pas un patient, on doit se revoir dans cinq ans! Je m’exclame. Je ne me connaissais pas aussi direct. Il me rend bizarre ce mec.
– Bon… Euh… Avec plaisir alors. Vous connaissez un bar sympa? Demande t-il en se levant et en enlevant sa blouse. Il porte un tee-shirt noir, très moulant.
– Oui. Mais c’est un peu loin d’ici. Dis-je en me levant à mon tour.
– Mince. Je n’ai pas ma voiture, elle est au garage… Enfin bon… Il semble gêné.
– Je peux vous y conduire si vous voulez, je suis garé à deux rues d’ici. Il éteint l’ordinateur, la lampe de bureau, ferme le sac poubelle, prend sa veste au porte-manteau.
– Je veux bien. Attendez moi là, je vais fermer la salle d’attente. Je le regarde sortir.
Mais qu’est ce qui t’a pris Tom de lui donner un rendez-vous? J’ai l’impression de le draguer à mort. En plus c’est un docteur, moi je suis un glandu… Qu’est ce qu’on va bien pouvoir se raconter?
– Voilà, c’est fait, on peut y aller. Dit-il en revenant. Nous sortons par derrière. Il éteint les lumières et vérouille la porte.
Nous avançons dans la rue silencieusement. De quoi on pourrait parler?
– Vous êtes garé loin? Demande t-il.
– Non… C’est la voiture là. Dis-je en lui montrant ma magnifique Cadillac. J’observe sa réaction, il a l’air plutôt impressionné, ça me fait plaisir!
Je l’invite à monter dans ma voiture. Il s’installe confortablement sur le large siège en cuir.
– C’est grand. Dit-il timidement.
– Oui, c’est vrai. Dis-je en faisant mon fier.
– Vous avez quoi comme voiture vous? Je demande.
– Une BMW décapotable. Répond-il.
– Oui… C’est vrai que ce n’est pas la même chose. Dis-je en démarrant.
– C’est plus féminim. Dit-il.
– Oui… Euh. Je rêve ou il vient de me lancer un pique, comme pour savoir si je ne suis pas en train de me foutre de sa gueule. Il est vrai que je ne suis pas censé aimer les garçons…
J’allume la radio pour casser le silence, mince, j’ai laissé mon CD de 50’s cents. Il ne doit pas aimer.
– C’est quoi votre genre de musique? Je demande.
– Rock, pop rock… Placebo, Muse, Coldplay, Keane… Ah ouai, en effet… Mais vous pouvez laisser! Dit-il comme pour me rassurer. Je baisse quand même le son.
– Vous avez une passion dans la vie? C’est quoi ces questions de nul que je lui pose?
– Oui. Je chante… Mais on pourrait se tutoyer. Dit-il.
– Ah!.. Euh. Si vous… Si tu veux hum…
– Bill.
– Bill. Je souris. Ca lui va bien se prénom.
– Et toi? T’as une passion? Demande t-il. C’est débile mais j’ai l’impression d’être plus intime avec le „tu“.
– La guitare, depuis que j’ai sept ans. Je réponds.
Il acquiesse puis se tourne vers la fenêtre. Je me concentre sur la route. Je ne sais pas ce qui se passe aujourd’hui mais j’ai l’impression de planer. Je n’ai jamais agit comme ça avant, même avec les filles!
J’aperçois au loin l’insigne du bar.
– C’est là-bas. Dis-je comme pour justifier ces dix minutes de trajet.
– Ah oui! Je connais. Bar à chicha… Dit-il. Merde! J’aurais peut-être dû lui demander s’il fumait le narguilé.
– Tu aimes le narguilé? Je demande inquiet.
– Moi c’est plutôt la pipe. Rigole t-il.
– Ah. Je rougis.
– Je plaisante Tom! Oui, j’aime bien. Ouf! Il m’a encore fait une remarque bizarre quand même.
Je me gare puis nous descendons de la voiture. Nous pénétrons dans le bar, nous choisissons une table et nous nous installons calmement.
Les yeux de Bill semblent se perdre dans la salle.
– Tu veux que j’aille chercher un narguilé? Je demande.
– Oui. Me répond-il soudainement attentif.
– Quel goût?
– Cerise. Dit-il un sourire aux lèvres. J’ai cru percevoir une pointe de sensualité dans sa façon de parler. Non, je me fais des films.
– Et avec ça, tu veux boire? Je demande.
– Un thé à la menthe. Il sourit de plus belle. Il se croit vraiment au Maghreb lui.
Je me lève et me dirige vers le comptoir. Une jeune femme me salue.
– Bonsoir, un narguilé à la cerise et un thé à la menthe, s’il vous plaît.
– Je vous l’amène à la table. Me dit-elle.
Je retourne m’asseoir en face de Bill.
– Ca arrive. Dis-je.
J’observe les gens passer dans la rue, Bill semble s’intéresser à la photo d’éléphant qui orne le mur. J’en étais sûr, nous n’avons aucun point commun, aucun sujet de conversation!
La serveuse nous apporte notre commande. Elle dépose le tout sur la table, allume le narguilé et repart.
Nous fixons, tous les deux, l’embout du tuyaux, nous demandant l’un et l’autre, qui va commencer?
Bill prend les initiatives. Il porte le bout du narguilé à la bouche et aspire lentement en faisant clapoter les bulles.
Il aspire longuement, il faut amorcer la pompe, comme dit ce crétin de Georg.
Il retire l’embout des lèvres et recrâche un nuage de fumée parfumé à la cerise. Il a une façon de le faire, on dirait qu’il prend son pied.
– T’en veux? Me demande t-il.
– Après toi. Je murmure. Il aspire à nouveau, les paupières baissées, et fait ressortir la fumée voluptueusement. Il recommence, aspire l’embout entre ses lèvres pulpeuses, puis expulse la fumée sensuellement.
– Tu ne parles pas beaucoup Tom Kaulitz. Sourit-il.
– J’admire. Pourquoi j’ai dit ça?!!
– Ah bon… Quoi donc? Demande t-il. Je baisse les yeux.
– Je peux? Je demande en désignant l’extrémité du narguilé. Il me l’offre sans attendre de réponse, de toute manière il n’en aura pas.
Je porte l’embout à mes lèvres. Cet embout qu’il a épousé de sa bouche… J’aspire la fumée au goût de cerise, la garde un instant dans la bouche et la recrâche au-dessus de ma tête. Bill boit son thé en m’observant.
– Toi non plus tu ne parles pas Bill Trümper. Je lance.
– C’est parce que je réfléchis. Dit-il.
– A quoi?
– Au pourquoi de ma présence ici avec toi. Répond-il.
– Et t’en penses quoi? Je demande curieusement.
– Je me demande pourquoi un hétéro invite un gay à prendre un verre sans être son ami. Dit-il.
– Peut-être parce que l’hétéro commence à se poser des quetions. Je murmure en portant le bout du narguilé dans la bouche.
– Quel genre de questions? Insiste t-il en souriant. Nous venons de commencer un jeu dangereux je crois. Je recrâche des ronds de fumée, puis le fixe un instant.
– Est-il possible d’être attiré par un homme? Dis-je. Est-ce que je lui plaîs aussi? Continuè-je. Comment puis-je avoir envie d’un spécialiste des cancers du côlon, du rectum et de la prostate? Bill rigole. Il a un rire vraiment sexy je trouve.
– Pour la deuxième c’est oui. Murmure t-il en me prenant le tuyaux des mains. Il aspire et recrâche la fumée dans ma direction. Il vient donc de m’avouer que je lui plaîs, et surtout, je viens de lui dire que j’ai envie de lui. Qu’est ce qui me prend aujourd’hui?!
Nous nous observons en silence. Je n’avais pas remarqué son grain de beauté sous la lèvre, ni ce discret trait de khôl qui souligne ses yeux noisettes. Il fume une nouvelle fois puis me propose le narguilé.
Ce n’est pas l’embout que je prends, c’est sa main, parce que j’en meure d’envie. Je la caresse doucement, il me regarde toujours, sans surprise. Alors je souris. parce que je me sens étrange, parce que je me sens bien, parce que mon ventre chauffe et mon coeur accélère.
– On pourrait peut-être y aller. Dit-il chaudement. Je crois savoir ce que signifie cette phrase. Il a une façon de dire ça si pudiquement, c’est encore plus excitant. Je lâche sa main, me lève, avance vers le bar, demande l’addition à la serveuse, paie et reviens vers Bill.
– Tu me diras combien je te dois? Demande t-il en se levant.
– Je t’ai invité Bill ! Il sourit.
Nous sortons du bar, nous nous dirigeons sans bruit vers ma voiture. Nous nous installons sur les gros fauteuils de cuir. Je pose les mains sur le volant. Je sens le regard de Bill dans mon cou, je me tourne alors vers lui.
Ses yeux renferment une lueur nouvelle… J’effleure sa joue du bout des doigts. Nous nous approchons l’un de l’autre. A ma grande surprise, Bill m’enlève la casquette puis dépose ses lèvres sur les miennes. Une vague de chaleur me traverse le corps. Je pose timidement ma main sur sa hanche dénudée. Sa bouche à la cerise embrasse la mienne… Embrase la mienne. Nos langues se rencontrent, se touchent, se cherchent… Bill frissonne.
Nous détachons nos lèvres, je me tourne vers la route troublé.
– On fait quoi? Demande Bill d’une voix brûlante.
– Je… On pourrait… Tu habites loin? Je bafouille.
– Au-dessus de mon cabinet.
– Ah! Je m’exclame déçus.
– Et toi? Demande t-il.
– C’est plus près. Je réponds.
– On peut… Aller chez toi… Enfin… Euh… Il hésite.
– D’accord. Je démarre, légèrement dans les vappes et prends la direction de mon appart.
Bill pose la main sur ma cuisse, je souris. C’est fou ce que le désir peut me faire faire…
[…]
Nous arrivons dans ma rue. Je me gare en bas de l’immeuble. Nous descendons calmement. Bill me suit.
– J’habite au rez-de-chaussée. J’explique. Nous pénétrons dans le hall, je cherche les clés dans le gouffre qui me sert de poche. J’ouvre, l’invite à entrer et referme derrière moi.
Bill semble observer mon appart, puis il me regarde, je suis encore collé à la porte.
– Tom… Il s’appuit contre moi et m’entoure le cou de ses bras. J’ai très très envie. Murmure t-il érotiquement. Je pose mes mains sur ses fesses.
– Moi aussi. Je chuchote. Il se jette littéralement sur ma bouche et m’embrasse avidement. Son corps est brûlant. Je passe mes mains sous son tee-shirt, il gémit entre nos lèvres. Je le serre. Mon sexe est bien réveillé, je crois qu’il est réveillé depuis que nous sommes sortis du bar…
La pression de Bill sur mon corps se fait plus forte. J’essaie de nous amener jusqu’au canapé, au moins le canapé!
Bill délaisse mes lèvres puis me regarde. Le désir embue ses yeux. Il glisse sa main dans la mienne et nous conduis lui-même au canapé. Il s’allonge et m’invite à me coucher sur lui. Ce que je fais, légèrement hésitant. C’est quand même ma première fois avec un homme.
Je colle mon ventre au sien, il écarte les jambes et enlace mon dos. Nos bouches s’épousent une nouvelle fois. Je le sens plus chaud encore. Je perçois son érection près de la mienne et ça me fait frémir.
Bill commence à me déshabiller. Je l’aide à m’enlever le tee-shirt, lui retire le sien. Ses doigts s’affairent au niveau de ma braguette, je frotte mon bassin au sien, machinalement.
Il sourit, détache mon pantalon et glisse les mains dans mon boxer. Je me cambre en sentant ses doigts fins sur mon sexe tendu. J’essaie de le regarder, mais j’enfonce ma tête dans son cou lorsqu’il commence de lents va et vient le long de ma verge. J’ai peur d’éjaculer maintenant moi!
– Hmmm. Il descend sur mes boules et remonte vers mon gland. Owww. Il accélère les mouvements sur mon sexe, la fièvre monte. Je me cramponne à ses hanches menues. Je relève la tête pour qu’il voit l’état dans lequel il me met.
– Déshabille moi Tom. Gémit-il. J’essaie, tant bien que mal, d’atteindre le bouton de son jean. Il retire les doigts de mon sous-vêtement. Nous finissons de nous déshabiller, puis nous nous retrouvons nus, l’un sur l’autre, à nous regarder amoureusement. Son sexe palpite contre le mien, son ventre est bouillant, il sourit et écarte les jambes.
– Fais moi l’amour. Murmure t-il. Je frissonne.
J’embrasse ses lèvres, j’embrasse son menton, j’embrasse son cou, je soulève ses hanche, je mordille sa clavicule et m’enfonce en lui tendrement. Il se cambre, sa tête part en arrière, accompagnée d’un gémissement ultra-bandant.
Je le pénètre entièrement, c’est serré, c’est chaud, ça m’oppresse… C’est bon. J’entame de lents va et vient dans son anus étroit. Ses mains se posent sur mes fesses. J’observe son visage crispé par le plaisir. Je n’ose pas trop bouger.
– Plus vite… Vas-y… Souffle t-il. J’accélère, il contracte son anus, enserrant ma verge délicieusement. Je m’enfonce plus brutalement.
– Putain! Encore! Crie t-il en plantant ses ongles dans ma chair. Je vais plus vite, plus fort, plus loin. Ses gémissements m’encouragent.
– Haaa, ouiii, haaaa, là!! Encore, encore! Hurle t-il. Je souris. Je m’en sors bien pour la première fois je trouve.
La main de Bill se faufile entre nos ventre, il se branle lentement. Je n’y avais pas pensé…
Je rejoins sa main et prends sa place. Bill gémit. Je m’enfonce encore et encore, plus fort, plus profond, je le caresse rapidement, son anus m’aspire, ses doigts se perdent dans le creux de mes reins. J’halète.
– Tom ! Il cris mon nom. Ce type est super excitant. C’est la première fois que quelqu’un jouit mon nom…
– Tom, han, Tom, haaaa, putain !! Il se cambre, me griffe et se libère sensuellement sous moi.
Je vais et je viens encore, câle ma tête dans son cou. Accélère. Il caresse mon dos humide, il resserre son anus. Des étoiles éclatent sous mes paupières, mon ventre picotte, brûle.
– Han. Je, haaaaaaaaaaaaan. Je me déverse entre ses cuisses tremblantes.
Nos corps se consument, Bill frissonne et me serre. Je me retire de son intimité et pose mes lèvres dans son cou tout chaud.
Je me sens merveilleusement bien!
Je n’aurais jamais cru que ce 20 mai, jour de prévention, entouré en rouge sur mon calendrier, redouté depuis des mois; serai l’un des plus beaux jours de ma vie.
FIN
autor: Laura

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